Les chapitres
Prélude
Introduction
Plan
I
Lexique (PDF 6,1 Mo)
II Description de mes orgues
L'Univers des petits orgues
Orgue n° 1
Orgue n° 2
Orgue n° 3
Orgue n° 4
Orgue n° 5
Claviorganum ou Clavecin organisé
III Fabrication
Tuyaux
Sommiers
Claviers
Transmission
Soufflerie
Soufflet à membrane
Réflexions sur ces instruments
Tailles et dimensions
IV Éléments techniques pour la mise en œuvre d'un "ventilateur intelligent"
1. Moteurs et contrôleurs
2. 1er circuit de test
3. Utilisation d'un capteur de distance
4. Régulation proportionnelle
5. Régulation P.I.D.
6. Téléchargement des programmes
La transmission
On dispose de deux méthodes fiables et élégantes pour transmettre (mécaniquement) le mouvement du clavier aux soupapes : les balanciers et les abrégés. Une bonne transmission mécanique doit mettre les soupapes sous les doigts de l'instrumentiste. Avec la précision du toucher, la perception de l'ouverture (« décollement ») des soupapes permet de bien contrôler l'émission sonore des tuyaux. De plus, il faut, évidemment, éviter tout frottement dans la chaîne de transmission et minimiser l'inertie des pièces en mouvement.
Les balanciers sont de simples leviers dits de première classe (le point d'appui est situé entre les 2 extrémités du levier) disposés dans un plan horizontal et souvent placés « en éventail » pour adapter l'écartement entre les touches du clavier à celui entre les soupapes. Le schéma suivant montre le principe de la mise en œuvre.
Les balanciers sont « libres ». Ils appuient en leur milieu sur une « butée » qui tient lieu d'axe de pivotement. Ils sont reliés, à un bout, aux extrémités des queues du clavier par un pilote, fait d'une petite tige en laiton de 2 mm de diamètre, filetée à ses deux bouts pour y visser deux écrous en cuir ce qui permet de régler la mécanique. Les pilotes ne sont pas rigidement fixés au clavier ou aux balanciers. Ils sont libres dans les trous de fixation d'un diamètre légèrement supérieur à celui des tiges et sont guidés par des encoches recouvertes de feutrine. À l'autre bout, les balanciers sont reliès aux soupapes par des vergettes, fixées aux balanciers par des petites pièces de laiton munies de vis (je les extrais de dominos électriques d'usage très usuel !) ou par des écrous en cuir.
Balanciers au dessus du clavier, vue côté clavier.
Les balanciers, les queues du clavier et les pilotes.
Les abrégés ont été largement décrits dans le « Lexique ». Je me contente d'exposer, par des photos, ma méthode de construction. On peut les faire avec différents matériaux. Dans mes débuts, je les faisais en aluminium, pensant ainsi faire une réalisation fiable et légère. L'expérience m'a appris que la réalisation en bois présente d'énormes avantages (facilité, coût...).
La première image montre les parties séparées pour faire un abrégé :
-une tige cylindrique en bois - tourillon en hêtre de 12 mm de diamètre - deux trous de 6 mm de diamètre ont été percés radialement à 3 cm des extrémités ainsi que deux autres trous sur l'axe, d'un diamètre de 2 mm (non visibles sur la photo).
-Deux petites barres de bois pour faire les bras de l'abrégé. Elles sont limées à une extrémité pour pouvoir être collées dans les trous de 6 mm et percées à l'autre extrémité pour recevoir les vergettes (trou de 3 mm).
-Deux tiges de laiton pour faire les axes de rotation.
-Deux morceaux parallélépipédiques en bois, pour attacher l'abrégé au panneau d'abrégés.
Sur la seconde image, on voit l'abrégé assemblé, avec ses 2 bras et les axes de pivotement. Les 2 morceaux de fixation ont les trous recevant les axes de l'abrégé (diamètre 5 mm) tapissés de feutrine (rouge) pour permettre une rotation libre, sans jeu et non bruyante.
La troisième photo montre l'abrégé fixé à un panneau de bois.
Panneau d'abrégés sur l'orgue n° 5
Les vergettes
Les vergettes permettent d'effectuer une traction (verticale) entre deux éléments de la transmission.
Dans les petits instruments, une simple tige fine métallique convient parfaitement. Il est alors indispensable que les tiges utilisées soient parfaitement rectilignes. J'utilise du « fil de fer galvanisé » (diamètre 1 ou 1,5 mm) que l'on trouve sous forme de bobines. Voici une méthode élégante et extrêmement simple pour redresser ce fil et en faire de « jolies » vergettes !
– Je déroule le fil qui, suite à son enroulement, présente alors une forme assez irrégulière.
–Je serre une extrémité du morceau coupé dans un étau et l'autre dans le mandrin d'une petite chignole.
–Quelques tours de manivelle ne nécessitent pas beaucoup d'efforts.
–Une belle tige droite est ainsi obtenue !
Il ne reste plus qu'à couper à la bonne longueur et à courber les deux extrémités...
Les pilotes
Quand ils sont juste au dessus des claviers manuels, les pilotes sont courts (quelques centimètres) et faits avec des tiges de brox de 2 mm de diamètre, munis d'écrous en cuir. (Voir dans ce chapitre le paragraphe « balanciers »)
Dans l'orgue n° 5, la transmission du pédalier est faite par des pilotes beaucoup plus longs (quelques dizaines de centimètres). Ils ne doivent pas fléchir et je les ai faits en tourrillons de bois (hêtre de diamètre 6 mm) équipés à chaque extrémité de petits morceaux de laiton.
Pilotes en bois et abrégés fonctionnant en pression, le mouvement imposé se fait vers le haut.
Crochets « réglables »
Pour régler la traction des vergettes en fil de fer, il est commode de les prolonger par un crochet muni d'une partie filletée, pour recevoir un écrou en cuir. Je les réalise en brox (diamètre 2 mm) recourbé à une extrémité et filleté à l'autre. Pour plus de facilité, la partie filetée est faite en premier, avec une filière manuelle, serrée dans étau, la tige à fileter étant tenue dans une chignole (voir photo).
Crochet fileté muni d'un écrou en cuir.
Filetage de la tige.
